La courte randonnée en boucle près de Nonza traverse d’anciennes terrasses avec des jardins, passe devant la source de Sainte-Julie et descend vers la plage noire de Nonza. En fonction de la houle, il est possible de s’y baigner avant de reprendre la montée près des ruines des cabanes de pêcheurs. Cette randonnée est tout à fait adaptée aux familles avec enfants.
Comment s’y rendre
Depuis St-Florent, prenez la D81 en direction de Patrimonio et, une fois au rond-point, empruntez la D80 en direction du Cap Corse. On suit la pittoresque route côtière jusqu’à Nonza et on y gare sa voiture. En haute saison, cela peut être très difficile. Si on ne trouve pas de place de parking, il faut chercher une possibilité de se garer le long de la D80.
Description de la courte randonnée en boucle à Nonza par les terrasses jusqu’à la plage noire
Le sentier de randonnée commence à la D80 au milieu du village. Depuis la place du village, suivre la route sur environ 50 mètres en direction de l’ouest. Un panneau d’information et un panneau portant l’inscription « Fontaine de Sainte-Julie » marquent le départ.
Le chemin descend d’abord par un escalier fait de grandes dalles de pierre. On profite d’une belle vue sur les maisons du village, qui se trouvent au bord du précipice. La célèbre tour de Nonza trône au-dessus.
Après seulement deux minutes, on atteint la source de Sainte-Julie (voir plus d’informations à la fin de cet article). Ici, le chemin bifurque et on continue tout droit. D’en bas, on remonte à la fin de la randonnée.
Le chemin continue à l’horizontale entre de hauts murs de pierre naturelle. Peu après la source, un chemin monte à droite. Cela vaut la peine d’y faire un petit détour. De temps en temps, on découvre des escaliers qui mènent à une terrasse plus élevée. On passe aussi devant quelques maisons en ruine. Depuis les jardins, on a une belle vue sur Nonza.
Rapidement, le chemin devient légèrement en pente. On passe régulièrement devant des endroits où les murs se sont effondrés. Au niveau d’un mur de pierres naturelles d’un vert frappant, dans lequel les pierres semblent avoir fusionné, le chemin bifurque vers la gauche. On se dirige maintenant tout droit vers la mer. Un court tronçon d’une vingtaine de mètres est un peu plus raide.
Après une demi-heure, on atteint l’immense plage de Nonza. Cela peut paraître surprenant, mais cette plage n’existe que depuis les années soixante. Elle a été créée en raison des quelque 4,5 millions de mètres cubes de déblais déversés dans la mer par la mine de Canari, au nord, entre 1950 et 1965. L’amiante a été extrait de cette mine entre 1949 et 1965. Selon plusieurs études, la baignade sur la plage de Nonza ne devrait toutefois pas poser de problème. Il faut quand même faire attention en se baignant, car la plage est en pente raide et s’il y a des vagues, cela peut être dangereux.
On suit la plage vers le sud et on a une belle vue sur Nonza. En arrière-plan, on aperçoit les plus hauts sommets de Corse. Le promontoire qui s’avance dans la mer est le Désert des Agriates, avec la célèbre plage de Saleccia.
Les gens ont écrit des messages partout sur la plage. Pour ce faire, ils ont rassemblé des pierres claires et les ont posées sur le fond sombre. L’image de Sainte Julie est très réussie.
Au bout d’un moment, on arrive aux ruines des anciennes cabanes de pêcheurs. Il est difficile de croire qu’elles étaient autrefois au bord de l’eau. À droite de la seule maison restaurée, le chemin remonte maintenant.
On y monte de beaux escaliers faits de grandes dalles de pierre, délimités de part et d’autre par des murs en pierre naturelle. Après un peu plus de 20 minutes, on arrive à nouveau à la source et on parcourt les derniers mètres sur le même chemin pour revenir à la route.
Sainte Julie de Corse
Sainte Julie (Santa Ghjulia en corse) est la sainte patronne de l’Île de beauté. Il existe deux versions contradictoires de son histoire.
Julie était issue d’une famille noble de Carthage. Après la prise de la ville par les Vandales de Genséric en 439 et la soumission de la population, Julie fut vendue comme esclave à Eusèbe, un marchand syrien. La jeune chrétienne se dévoua avec zèle à son maître. Eusèbe l’embarqua avec lui lorsqu’il partit pour la Gaule. Il fit escale en Corse, près de Nonza, où l’on célébrait ce jour-là les dieux par le sacrifice d’un taureau.
Eusèbe se joignit aux festivités mais Julie, pleine de réprobation pour une fête païenne, demeura sur le bateau Lorsque Félix Saxo, le gouverneur local, apprit qu’elle s’y trouvait, il enivra Eusèbe, qui refusait de la livrer. Lorsque le marchand fut endormi, il fit enlever la jeune chrétienne et lui demanda de sacrifier aux dieux. Julie fut condamnée à mort pour son refus et surtout pour sa réponse hardie. Elle fut frappée au visage jusqu’au sang, traînée par les cheveux, fouettée et finalement crucifiée. La légende veut qu’une colombe s’échappa de sa bouche, symbole d’innocence et de sainteté. Des religieux de l’île de Gorgone vinrent chercher son corps et le placèrent à l’abri dans leur monastère. Plus tard, ses restes furent transportés à Brescia et ouvrirent un culte à sainte Julie dans le Nord de l’Italie.
La version corse
Santa Ghjulia était native de Nonza, où elle vit le jour en 420 après J.-C. Parce qu’elle refusait de sacrifier aux dieux, les Romains la torturèrent. La légende a retenu particulièrement l’un des supplices : ses bourreaux lui coupèrent les seins et les jetèrent contre les rochers, en contrebas du village de Nonza, où deux fontaines jaillirent aussitôt de la roche. Le miracle enragea ses bourreaux, qui l’attachèrent à un figuier et la laissèrent mourir dans d’atroces souffrances. Comme dans la précédente version, une colombe s’échappa de sa bouche à sa mort.